Pourquoi le storytelling est-il tellement efficace pour emporter l’adhésion de votre public ? Parce qu’il a un impact positif et puissant sur le cerveau de vos auditeurs. Un impact comparable à nulle autre technique…
Tout le monde parle du storytelling et les marketeurs le recommandent à peu près pour tout. D’où vient cette fascination pour cette technique narrative ? Est-elle uniquement un effet de mode ?
J’ai déjà écrit un article sur l’utilisation de cette technique en présentation, mais d’où vient son étonnante efficacité ?
Il n’y a pas de peuple sans récit
Dans son « Introduction à l’analyse structurale des récits », Roland Barthes rappelait :
« (…) sous ces formes infinies, le récit est présent dans tous les temps, dans tous les lieux, dans toutes les sociétés ; le récit commence avec l’histoire même de l’humanité ; il n’y a pas, il n’y a jamais eu nulle part aucun peuple sans récit. » (Communications, 1966, Vol. 8, pp. 1-27).
Le récit, l’histoire, est donc un phénomène universel. Cela répond déjà à notre dernière question : ce n’est pas un effet de mode, mais une tendance profonde de l’humanité tout entière…
Mais d’où vient cette fascination pour le récit, cette appétence pour les histoires ?
Il semble bien que la réponse se trouve dans la façon même dont nos cerveaux fonctionnent. Non seulement les histoires nous plaisent, nous fascinent, nous aident à mieux retenir… Mais elles modifient même le cerveau de celui qui les écoute. Pour le meilleur et pour le pire.
Les histoires mobilisent tout le cerveau de vos auditeurs
Les histoires entrent en résonnance avec le cerveau de nos auditeurs et le mobilisent tout entier.
Lorsque, lors d’une présentation avec Prezi ou Powerpoint, vous faites défiler des listes à puces ou des suites de mots et de chiffres, vous activez dans le cerveau de vos auditeurs/spectateurs les zones du cerveau qui correspondent aux zones du langage (aires de Broca et de Wernicke) ou du calcul. Point.
Vos auditeurs/spectateurs ont sans doute compris ce que vous leur avez dit (dans le meilleur des cas). L’ont-ils mémorisé ? J’en doute.
a) Les aires des émotions et de la perception sensorielle s’activent
Lorsque vous racontez une histoire à vos auditeurs-spectateurs, c’est l’ensemble de leur cerveau qui se mobilise. Non seulement les aires du langage ou des mathématiques, mais aussi les centres de l’émotion et de la mémoire (système limbique) ; mais aussi les zones associées aux perceptions sensorielles, motrices, etc.
Autrement dit, lorsque vous racontez une histoire, le cerveau de votre auditoire active les zones correspondantes comme s’il vivait lui-même les événements relatés. Parlez du parfum des citronniers de Murcie et les zones correspondant aux perceptions olfactives s’activent non seulement chez vous, mais aussi chez vos auditeurs. Lorsque le héros de votre histoire, court, se bat, embrasse Lady Marianne, le cerveau de votre public se transforme en Robin des Bois…
Une recherche espagnole montre que la lecture d’un roman ou d’un poème engendre le même effet. Ainsi, quand Marcel Proust nous dit :
« Et bientôt, machinalement, accablé par la morne journée et la perspective d’un triste lendemain, je portai à mes lèvres une cuillerée du thé où j’avais laissé s’amollir un morceau de madeleine ».
Ces mots activent les zones du cerveau qui correspondent au mouvement du bras et de la main pour porter la cuillèrée de thé avec la madeleine aux lèvres. Lorsque l’auteur décrit le goût de la madeleine, ce sont les zones correspondant au goût qui s’activent dans le cerveau.
b) Les métaphores activent différentes zones du cerveau
Les métaphores agissent également comme de puissants leviers : une expression comme « une peau douce comme de la soie » éveille les aires du cerveau relatives aux sensations tactiles. Une phrase comme « il serra le pommeau de son épée d’une main de fer » active les zones responsables de nos mouvements de saisie.
Par contre, les métaphores usées telles que « fraîche comme une rose » sont perçues par notre cortex frontal comme de simples mots dénués de toute émotion : elles n’excitent donc plus que les aires du langage et rien d’autre.
Lorsque vous présentez en public ou quand vous écrivez un texte sensé emporter l’adhésion de votre public, pensez-y : usez de métaphores originales et de mots concrets, que le cerveau de vos lecteurs ou auditeurs puissent les vivre comme autant d’objets ou de sensations réels.
Lorsque vous utilisez un support visuel, utilisez le « storytelling visuel » : des images et des symboles forts, qui déclenchent une réponse émotionnelle forte chez votre public.
c) Des cerveaux qui se synchronisent selon les péripéties de votre histoire
Enfin, des études montrent que les cerveaux de l’orateur et de l’éditeurs se « synchronisent » au rythme et selon les événements de votre histoire.
Si votre histoire est suffisamment forte, si les mots et les images choisis suscitent l’émotion, le cerveau de l’auditeur et de l’orateurs se synchronisent.
Leur cortex cérébral fonctionne alors en miroir et les deux cerveaux activent les mêmes aires au même moment. C’est ce qui explique l’adhésion puissante que suscite le storytelling : la synchronisation des cerveaux implique un engagement fort de la part de tous les participants, une sorte de communion cérébrale autour de votre présentation.
Utilisez le storytelling avec Prezi pour des présentations efficaces !
Utilisez ces techniques de narration et de storytelling visuels pour créer des présentations efficaces !
Alliez la force de mots à la puissance émotionnelle des images : oubliez les listes à puces, les litanies de chiffres et les graphiques incompréhensibles. Utilisez des mots concrets et des images-chocs pour susciter une mobilisation forte chez votre auditoire.
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