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Culturobésité et Microlearning, les nouveaux usages du numérique

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Pour contrer la culturobésité, de nouveaux usages numériques, parfois déroutants, apparaissent : le speed watching (ou la vision accélérée des séries télé) ; le speed listening (écoute accélérée de podcasts ou de tout contenu audio). Mais quel rapport entretiennent ces nouveaux usages numériques avec le microlearning ou l’apprentissage à distance en général ?

Un label pour me démarquer des utilisateurs qui mixent IA et création web

Article garanti sans utilisation d’intelligence artificielle d’aucune sorte.

Qu’est-ce que la culturobésité ?

Infobesité

D’abord, il y eut l’infobésité. C’est-à-dire l’inflation soudaine et exponentielle de la quantité d’information disponible. Et, parmi cette information pléthorique, explose aussi celle particulièrement détestable du bullshit. Autrement dit, de l’information sans aucune valeur ; non vérifiée ; non recoupée ; republiée dans l’urgence pour être le premier sur la balle. Une forme de mésinformation qui ne sera pas sans conséquences sur la qualité du journalisme contemporain.

Comment lutter contre l’infobésité ? Dans un article précédent, je vous conseillais de pratiquer la curation. Pour vous et pour votre communauté. Ce n’est pas la panacée, tant s’en faut, mais c’est déjà ça.

Culturobesité

La culturobesité est un cas particulier de l’infobésité.

Il s’agit de l’explosion, ici aussi, d’une offre pléthorique. Un exemple ? Rien qu’aux États-Unis, il se tourne plus de 500 séries par an. Qui aurait le temps de visionner tous les épisodes de toutes ces séries ? Personne.

Un des premiers réflexes apparus avec l’éclosion des plateformes de streaming, telles Netflix, Prime Video ou Encore Disney+, est le “binge watching“: ou le visionnage de tous les épisodes d’une série sur un weekend, par exemple.

Mais, bien vite, cela ne suffit plus. Et on voit apparaître d’autres usages tels que le “speed watching” ou le visionnage en accéléré : les aficionados ne se contentent plus de regarder les séries en intégralité, ils les voient en accéléré pour en voir toujours plus !

Pareil avec les podcasts, dont la multiplication, ces dernières années, est impressionnante. Pour ne rien rater, certains accélèrent le débit de leur application. Et écoutent les contenus à 1.5 fois la vitesse normale, voire au double de celle-ci. C’est le “speed listening” !

Croyez-vous que les livres échappent à la tendance ? Grossière erreur : les cours de lecture rapide n’ont jamais été aussi populaires. Et on voit des lecteurs avaler littéralement des pavés en moins de deux heures.

Quels liens avec le microlearning et les apprentissages à distance ?

Cette volonté de consommer un volume important de contenus culturels renvoie sans aucun doute à l’obsession contemporaine de la productivité. Toujours plus, toujours plus vite !

Mais quels sont les liens de cette consommation rapide avec le microlearning ?

Comme nous l’avions mentionné dans notre livre Former avec le microlearning, il existe de nouveaux modes de consommation du numérique. Et ceux-ci exercent une influence sur la façon d’apprendre. Les étudiants sont plus familiarisés avec des formats courts.

C’est pourquoi le microlearning se fonde sur l’utilisation de séquences pédagogiques très courtes, mais appuyée par un usage accru du multimédia.

Comme dans la culturobésité, les étudiants utilisent l’accéléré pour apprendre. Nombreux sont ceux qui visionnent les vidéos des cours en vitesse 1.5 ou 2. Il m’est arrivé d’accélérer les vidéos de certains MOOC. Parce que l’orateur parlait trop lentement. Ou, car il s’agissait d’un sujet que je maîtrisais au moins partiellement : l’apprentissage nécessitait moins de concentration.

Personnellement, je n’aime pas trop écouter un podcast en accéléré, mais je sais que pas mal d’étudiants écoutent des fichiers audio à des vitesses supérieures à la normale.

L’accélération a-t-elle une incidence sur la qualité de l’apprentissage ?

Intuitivement, on pourrait croire que l’accélération des débits oraux ou du défilement des images pourrait nuire à la concentration et donc, à l’apprentissage.

Pourtant, les statistiques d’un éditeur de MOOC sont formelles : les étudiants qui obtiennent de meilleurs résultats sont ceux qui visionnent les vidéos à vitesse accélérée, 1.25 ou 1.50.

Se pourrait-il que la vitesse augmente la concentration ? Et en conséquence, améliore la rétention ?

La vitesse permet-elle de lutter contre l’ennui, l’assoupissement, propices à la démotivation ?

Peut-être que culturobésité et apprentissage accéléré vont de pair dans un monde toujours plus pressé ?

À ma connaissance, nous ne disposons pas encore de données fiables sur le sujet. Peut-être est-ce là un bon sujet de thèse de psychologie de l’apprentissage. Qu’en pensez-vous ?

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