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De l’apprentissage individuel à la collaboration

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Devenez formateur ou formatrice en e-learning, blended learning ou microlearning

Quelle est la forme la plus riche de la formation ? Quelles pratiques pédagogiques apportent le plus d’avantages ou de contenus intéressants aux apprenants ? C’est ce que je tente de démontrer dans cet article.

C’est en lisant un article sur le journal en ligne de l’Université de Warwick que j’ai eu envie d’écrire celui-ci.

Il s’agit d’un article collaboratif : les équipes pédagogiques sont invitées à répondre aux différentes parties de l’article. Une méthode collaborative que je trouve particulièrement riche et intéressante pour d’autres institutions.

Ce qui suit n’est pas copié de cet article anglais, mais tiré de mes observations au fil des formations que j’ai suivies ou dispensées en tant que formateur, que ce soit en présentiel, en blended learning ou en e-learning.

Le diagramme, par contre, est une traduction en français de l’original en anglais.

Les différents niveaux de la formation

Comment augmenter la richesse pédagogique de vos formations ?

Niveau 0 : la présentation

C’était souvent la seule formation digitale disponible au début de l’e-learning… et c’est malheureusement encore trop souvent la seule proposée par de nombreux organismes de formation.

Elle consiste en présentation de la matière à étudier sous diverses formes :

  • la présentation PowerPoint, plus ou moins subtilement mise en ligne
  • la vidéo de type « talking head » : des professeurs ou des formateurs qui parlent sans illustration
  • de la vidéo de présentation un peu plus complexe ou de la vidéo d’animation
  • du texte
  • des illustrations

Dans le meilleur des cas, des quiz ou des tests divers viennent agrémenter ces présentations.

Le taux de participation des apprenants dans ce type de formation est proche de zéro.  On ne leur demande pas grand chose, ils n’en donneront pas plus…

Niveau 1 :  la pratique par les étudiants

Dans ce type de formation, on demande aux étudiants de « pratiquer » : les exigeances peuvent être variées.  Il pet s’agit de répondre à des exercices plus ou moins complexes, conçus et proposés par les enseignants ou les formateurs.

Il eut également s’agir de véritables projets : c’est ce que nous faisons par exemple pour nos formations de formateurs à distance, nous demandons aux participants de travailler sur leur propre projet de formation selon des consignes données de semaine en semaine.

Mais, ce projet leur appartient et ils disposent d’une large latitude quant :

  • aux contenus
  • aux modalités 
  • aux objectifs
  • au public cible

de leur projet.

Il ne s’agit pas de former de simples « exécutants » mais bien de personnes autonomes qui seront amenées à concevoir, réaliser et vendre des formations digitales de qualité.

Jeunes hommes et femmes qui apprennent ensemble
Apprentissage collaboratif

Niveau 2 : la communication dans un groupe

Le groupe, ce n’est pas une foule, un agrégat aléatoire d’individus sans but commun.  Un groupe, ce sont des personnes qui partagent au minimum un intérêt commun.

Pour communiquer sur vos apprentissages, vous devez en maîtriser la matière.  Vous devez reformuler ce que vous venez d’apprendre.  Vous devez vérifier que les personnes à qui vous parlez ont bien compris ce que vous leur avez expliqué.  Ils vont aussi vous poser des questions qui vont vous forcer à interroger vos propres connaissances.  A les reformuler, de nouveau, de manière tout à fait inattendue au départ.  Et les questions des autres ne sont pas forcément les mêmes que vous.  Attendez-vous à l’inattendu !

Cette communication constitue une richesse que certains outils en ligne ne favorisent pas, voire empêchent.  Avant de choisir un outil de formation, pensez à un outil ou à une batterie d’outils qui vous permette de créer, de susciter, de maintenir en vie une communauté d’apprentissage.

Niveau 3 : l’interaction avec le monde réel

Se former en ligne, ne signifie pas que vous devez rester enfermé derrière votre ordinateur, ni coincé dans votre système d’apprentissage en ligne comme dans une bulle !

Le monde réel continue de tourner autour de vous.  Et si vous suivez une formation, surtout d’ordre professionnel, il y a de fortes chances pour que ce soit en vue d’intervenir dans ce monde réel, d’y essayer vos nouvelles connaissances, vos compétences toutes fraîches…

Pourquoi ne pas commencer tout de suite ?  Dans nos formations de formateurs, nous demandons aux candidats de travailler sur leur propre projet.  Ce projet doit être confronté au monde réel.  Nous demandons à nos étudiants de tester leur projet auprès d’un public non-averti.  Et d’en recevoir le feedback.  Et de tenir compte de ces critiques, suggestions et appréciations pour améliorer leur projet.

Même une formation qui n’est pas basée sur un projet peut recommander des actions en-dehors du Web :

  • des recherches en bibliothèque 
  • des interviews de personnes en milieu de travail
  • un travail de repérage dans une ville
  • un reportage filmé avec le smartphone sur un lieu ou un groupe particulier
  • etc.

L’interaction dans le monde réel, c’est aussi une autre manière d’infuser de l’humain dans une formation en ligne.

Une culture de la formation où chacun est tout à tour apprenant et formateur
Etre tout à tour apprenant et formateur

Niveau 4 : la collaboration dans une communauté

Une communauté, c’est plus qu’un groupe.  Une communauté est composée de personnes qui ont non seulement un intérêt commun, mais partagent des valeurs, des objectifs, etc.

Dans une vraie communauté, les personnes collaborent.  La collaboration ne naît pas forcément de façon naturelle.

Mais vous pouvez, en tant que formateur ou animateur d’une communauté d’apprentissage, susciter des collaborations.

L’évaluation par les pairs

Un des modes de collaboration les plus utilisés est l‘évaluation par les pairs.  C’est un mode d’évaluation que nous utilisons pour nos formations de formateur digital.  Bien entendu, nous fournissons aux étudiants des lignes directrices.  Un document détaillé leur explique :

  • la philosophie de l’évaluation par les pairs
  • les objectifs pédagogiques de cette évaluation
  • l’importance  du feed-back et de la bienveillance dans cet exercice

Nous leur fournissons également, pour chaque travail à évaluer, une grille de critères à analyser.  Par exemple, pour un scénario de formation :

  • les étapes de ce scénario se suivent-elles de manière logique
  •  constituent-elles un parcours d’apprentissage cohérent ?
  • etc.

D’autres formes d’apprentissage collaboratif

Mais la collaboration, cela peut prendre d’autre formes :

  • une recherche commune
  • une présentation des résultats de cette recherche par le groupe qui l’a réalisée
  • la conception d’un projet commun
  • la réalisation de ce projet commun
  • la conception et la mise en oeuvre d’une base de connaissance
  • la création de modules de cours par les participants eux-mêmes
  • etc.

Selon le domaine d’étude, le public impliqué (formateurs, participants, intervenants extérieurs, partenaires, etc.) on peut imaginer une foule de choses, de mises en situation, etc.

Des apprentissages autres que cognitifs

Outre le fait que la communication doive circuler dans une communauté de ce type, il y a des apprentissages autres que cognitifs qui se pratiquent dans ce type de communauté :

  • sociaux : quelle est ma place dans le groupe ?  comment puis-je amener les autres à travailler avec moi ?
  • affectifs : comment travailler même avec les gens que j’apprécie moins au sein de la communauté ?
  • émotionnels : comment réagir face à l’échec dans le groupe ? ou face à la réussite ?
  • organisationnels : qui placer à telle position ou à qui confier telle tâche en fonction de quels critères ?
  • etc.

Instaurer une culture de la formation

Pour une entreprise ou une institution, l’objectif ultime devrait être de créer une culture de la formation.

C’est-à-dire que chacun, à son poste, devient un formateur potentiel.

Ce ne doit pas être forcément formalisé dans un rôle, un insigne ou une fonction dans l’organigramme.

Une culture de la formation, cela suppose la création d’une véritable communauté d’apprentissage dans l’entreprise.  Que chacun comprenne qu’à son niveau, il ou elle possède une expérience unique, un point de vue à nul autre pareil dans l’entreprise, des connaissances profitables pour les autres.

Et donner à chacun, la possibilité d’exercer cette fonction de formateur avec le moins d’effort et le plus d’efficacité possible. De donner les outils, la formation et surtout, l’envie, la liberté de former les autres au sein de l’entreprise.

Mais, ça ce sera pour un autre article 😉


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